Hanouka et l’huile d’olive…
Cette fête rend hommage à un miracle de plus de 2000 ans lors duquel la lumière l’a emporté sur les ténèbres.
A l’inverse de Roch Hachana, de Yom Kippour, de Shabbat ou de Pessah qui sont des fêtes bibliques, Hanouka est une fête instaurée par le Talmud.
La Judée était alors gouvernée par le roi Antiochus IV Epiphane, de la dynastie des Séleucides. Ce dernier avait imposé son pouvoir par la violence, obligeant les Hébreux à pratiquer les rites grecs et en leur interdisant de pratiquer leur religion. Selon le livre des Maccabés, plusieurs milliers de juifs qui avaient tenté de se révolter furent massacrés. Alors que le grand temple de Jérusalem avait été profané et était voué au culte de Zeus, quelques résistants juifs parvinrent à défaire les troupes séleucides et à reconquérir Jérusalem, édifiant un nouvel autel dans le temple. Le mot hanouka, qui signifie « inauguration », célèbre donc cette reconquête.
Lorsqu’ils voulurent allumer la Ménorah du Temple reconquis (le candélabre à sept branches), les Hébreux ne trouvèrent qu’une seule fiole d’huile d’olive ayant réchappé aux profanations des troupes du roi Antiochus IV Epiphane.
Mais alors que la ménorah doit normalement brûler en permanence, une si petite quantité d’huile ne pouvait la garder allumée qu’une journée. Huit jours étaient en effet nécessaires pour fabriquer une huile pure après récolte des olives. Un miracle se produisit pourtant et l’huile de cette fiole brûla pendant huit jours. C’est la raison pour laquelle pendant Hanouka, on allume chaque soir à la tombée de la nuit une des bougies du chandelier, en commençant par la droite pour suivre le sens de lecture de l’hébreu. Le chandelier doit être bien visible, et doit donc être placé près de la porte d’entrée ou devant une fenêtre.
Mais revenons aux origines de l’huile de Hanouka…
Avez-vous déjà assisté au pressage des olives ? Savez-vous ce qui en sort lorsque l’on actionne le pressoir ? Du jus d’olive noir, au parfum si caractéristique, si typique. Mais avec ce jus, vous ne pourrez ni vous éclairer, ni même cuisiner. Ce qu’il faut, c’est de l’huile pure, verte et limpide, celle qui sort après une longue décantation.
Cette huile, hachemène השמן en hébreu, cette essence profonde, représente notre âme, néchama נשמה en hébreu. Ce sont les mêmes lettres hébraïques qui composent ces deux mots.
La Nature et tout ce qu’elle renferme sont issus de la Création en sept jours, et le nombre huit évoque la divinité qui les transcende, dont relève l’essence de l’âme.
Huit, c’est le nombre des jours et des lumières de ‘Hanouka et huit se dit chmoneh שמֹנה en hébreu.
Pendant Hanouka il est également d’usage de jouer avec un « dreïdel », une toupie à quatre faces qui s’utilise comme un dé à jouer. Sur chacune de ces faces figure une lettre hébraïque, noun, guimel, hé, shin. Ces quatre lettres forment, selon la tradition, l’acrostiche de la phrase « nes gadol haya sham » qui signifie « un grand miracle eut lieu là-bas ».
Joyeux ‘Hanoukah !
« Tout comme l’olive ne donne son huile que lorsqu’elle est pressée et broyée, de même les Enfants d’Israël ne révèlent leurs qualités profondes que face à l’adversité. »
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